Le coût moyen d’un poste de travail a un peu diminué en 2011 à 11 776 euros l’an. Les sociétés tenteront de le réduire encore à l’avenir. Sur l’immobilier notamment.
L’énorme stress provoqué par la crise de 2008 a incité les entreprises, l’année suivante, à grappiller tout ce qu’elles pouvaient afin de réduire leurs coûts. Pour ne pas trop toucher à la rentabilité de leur core business, c’est dans leurs coûts généraux qu’elles ont tailladé. Résultat : une diminution du coût moyen d’un poste de travail de 4 %. En 2010, elles n’ont pas dû ou pas pu réitérer un tel exploit : +0,4 %. L’an dernier, elles ont sauvé la mise : – 0,27 %, à 11 776 euros, selon les calculs d’AOS Studley. « Un niveau légèrement plus élevé que ceux de 2009 et 2005 » , indique Jan Lecompte, directeur général. Du moins en monnaie sonnante et trébuchante. Car, compte tenu de l’inflation, elles ont opéré une véritable coupe dans les coûts, de l’ordre de 14 % par rapport à 2005.
En 2009, les économies ont été dénichées, pour l’essentiel, sur le poste « bâtiment » : renégociation du loyer, diminution de la surface occupée, etc. En 2011, peut-être parce qu’il n’y avait plus grand-chose à y réduire, ce sont surtout les services « hors bâtiment » que les entreprises ont limités (transports, hôtels ). Or, c’est le poste le moins dispendieux. Au contraire de l’immobilier (bâtiment, location, entretien, énergie, taxes, assurances ) qui est le plus lourd. En 2011, ce dernier a représenté 40 % du coût total d’un poste de travail, suivi par l’informatique et ceux qui la gèrent (36 %). « Un poste qui, l’an dernier, et c’est bien le seul, a bénéficié de quelques investissements, précise Patrick Waûters qui, sans doute, avaient été retardés au maximum après la crise de 2008. »
Viennent ensuite les « Ressources et services » en matière de sécurité, de nettoyage, etc., qui pèsent pour 19 % dans les coûts, et sur lequel en 2011 les entreprises ont cherché à faire des économies, notamment « en externalisant l’opérationnel, mais aussi ceux qui, en interne, gèrent l’activité » , poursuit Patrick Waûters. La gestion de l’immobilier et des services facilitaires (gestion stratégique, help desk ) représente 4 % du total, tandis que les services extérieurs ne valent que pour 1 %.
Pour 2012, AOS estime que son « occupancy cost index » va légèrement diminuer. Une nouvelle fois, c’est du côté du bâtiment que les entreprises vont chercher les économies, encouragées notamment par l’importance de la vacance sur le marché de bureaux. « En renégociant leur bail ou en déménageant, répond Jeroen Govers, directeur d’AOS Studley Belgium. Mais aussi en diminuant le nombre de postes de travail occupés, via des formules de partage de bureaux ou de home working. On estime aussi que l’indexation des loyers sera plus faible qu’en 2011 et que les coûts énergétiques ne vont pas augmenter. » Par contre, le poste « services extérieurs » risque de reprendre quelques-uns des points perdus l’an dernier. Question d’offres et de demandes : le nombre de sociétés désireuses d’externaliser le nettoyage, la restauration augmentent, mais pas encore celles qui peuvent s’en charger.
Pour les années suivantes, jusqu’en 2016, AOS Studley juge que les sociétés parviendront à juguler leurs coûts. Encore et toujours en profitant de la morosité du marché immobilier. Mais aussi en jouant sur le taux d’occupation. « En moyenne, seulement 60 à 65 % de la surface bureaux est occupée , conclut Jan Lecompte. En versant dans le concept de bureaux partagés, quitte à ajouter des espaces de réunions et de rencontres informelles, elles pourraient réduire leur surface de 20 %. Elles ne sont toutefois pas encore prêtes à le faire, même si c’est ce qu’on leur conseille. Mais on pense qu’elles arriveront à réduire de 5 à 10 %. »
Source: La libre